10 astuces pour visiter Menton sans se ruiner

Fleuron de l’art baroque, la basilique Saint-Michel- Archange de Menton trône majestueusement sur une place au parterre caladé à laquelle on accède, depuis la route du bord de mer, par une majestueuse rampe d’escalier. Appréciez le jeu de lignes droites, horizontales et verticales de sa façade, son clocher, les armoiries des Grimaldi formées par des galets sur son parvis... Une fois à l’intérieur, on distingue bien les trois nefs abritant les trésors de la basilique, notamment les tentures en damas de Gênes, la statue processionnelle de Saint-Michel, ainsi que différents autels-retables et chapelles. Remarquable à bien des niveaux, l’édifice est visité par une centaine de milliers de touristes chaque année et accueille également le Festival de Musique de Menton.

Superbe exemple de l’art de la Réforme catholique, la chapelle de l’Immaculée Conception était le siège de la confrérie des Pénitents Blancs. Édifiée entre 1680 et 1687 dans le quartier du Capitole, elle dévoile, en façade, deux niches accueillant les statues de Saint-Isidore et de Saint-Elme. La porte d’entrée est surmontée d’un bas-relief représentant l’Immaculée Conception. Quant au niveau supérieur, il laisse apparaître, dans la niche centrale, la représentation de Saint-Charles-Borromée, vénéré par les Pénitents Blancs. La petite coupole de son clocher culmine à 40 mètres. Une fois à l’intérieur, vous la découvrez, dans son habit de tentures écarlates, incarnant, non sans une certaine théâtralité, toute la majesté de l’art baroque. La visite de ce monument historique peut s’envisager en toute autonomie ou en compagnie d’un guide conférencier agréé par le ministère de la Culture, et ce pour quelques euros seulement.

Perché sur sa colline, à 225 mètres d’altitude, le Monastère de l’Annonciade est un monument historique offrant un panorama à couper le souffle sur la ville dont il est le symbole. Construit au Xième siècle, il fut d’ailleurs témoin du développement de la capitale du citron. En le visitant, vous découvrirez l’histoire passionnante de celui qui n’était à l’origine qu’une modeste chapelle, mais qui a su traverser des périodes de disette, de Révolution, de changements de propriétaire et même un tremblement de terre... Sa survie, il la doit sans doute à la ferveur des Mentonnais pour Marie à l’Annonciade, mais aussi aux Capucins, puis aux sœurs des Annonciades qui se sont employés sans relâche à faire vivre ce lieu saint.

Symbole de la présence russe à Menton, l’Église orthodoxe est un édifice plutôt surprenant dans le paysage de la ville du citron. Construite et consacrée en 1892, elle est fidèle au style russe du XVIIe siècle. Elle fut bâtie à côté de la Maison russe, elle-même érigée sous l’impulsion de la grande-duchesse Anastasia Mikhaïlovna de Russie dans le but de venir en aide à des Russes malades et nécessiteux. Vous la découvrirez proche de la limite avec Roquebrune-Cap-Martin et l’apprécierez particulièrement à l’aube ou au crépuscule, quand le soleil sublime les couleurs ocre, azur et or de sa façade et de sa coupole. Si vous souhaitez découvrir l’intérieur de l’église, richement décoré de peintures murales et de nombreuses icônes, consultez les horaires des offices, l’édifice restant portes closes en dehors de ceux-ci.

Tirant son nom des pièges que l’on tendant jadis aux oiseaux de passage sur la colline, le cimetière du Trabuquet semble, depuis la colline qui lui sert de promontoire, léviter au-dessus des campaniles de l’église Saint-Michel et de la chapelle des Pénitents Blancs. Organisé de manière plutôt incohérente et extrêmement vaste, il aurait tôt fait de décourager les visiteurs en quête des dernières demeures de personnalités précises. Mieux vaut donc l’apprécier en musardant et en laissant le hasard égrener les curiosités sur votre parcours. Vous découvrirez peut-être ainsi des cimetières militaires, ainsi que les sépultures du sculpteur russe Léopold-Bernard Bernstamm, de Georges Pissaro, fils du célèbre peintre dont il partageait la passion pour le néo-impressionnisme et les convictions anarchistes, ou encore de l’auteur de romans policiers belge Stanislas André Steeman...

Créé en 1888, le boulevard de Garavan, qui doit son nom au quartier de la ville situé à la frontière avec l’Italie, est un fantastique endroit où se promener. Sur 3 kilomètres, il est bordé de poivriers et caroubiers tranchant joliment avec les eaux turquoise que l’on peut apercevoir au loin. Entre deux massifs, les superbes points de vue sur la Méditerranée feraient presque oublier les magnifiques villas témoignant de cette période faste où Menton était encore une destination très prisée de la Riviera française. Le boulevard conduit jusqu’à la vieille ville. À mi-parcours s’ouvre le sublime parc public des Oliviers du Pian comptant quelque six-cents arbres vieux de plus de deux siècles. La flore tropicale y est luxuriante et diversifiée, notamment grâce aux faveurs du climat local.

Ancienne résidence des princes de Monaco, le palais de Carnolès est entouré d’un magnifique jardin faisant la part belle aux agrumes, notamment les célèbres citronniers de Menton, mais aussi les orangers doux, les bigaradiers, les pamplemoussiers, les pomélos, les mandariniers... Comprenant quelque 140 variétés d’agrumes de tous genres pour quelque 350 sujets, il représente l’une des plus grandes collections d’agrumes d’Europe. Labélisé “jardin remarquable”, ce centre d’acclimatation et de recherche est un magnifique outil pour les scientifiques et les passionnés d’horticulture. L’entrée y est gratuite et vous aurez plaisir à arpenter les nombreux sentiers bordés de magnifiques statues, de jolis massifs floraux et notamment du potager des princes. Bref, voilà un joli prolongement à votre visite du Palais, devenu aujourd’hui Musée des Beaux-Arts.

Jouissant d’une situation exceptionnelle face à la mer, le parc du Pian accueille une oliveraie d’exception aménagée en restanques. Sur ces 3 hectares baignés par le doux climat mentonnais, quelque 540 oliviers, dont certains ayant traversé les siècles, coulent des jours paisibles. Si Menton est célèbre pour le citron, elle doit pourtant également beaucoup à l’olivier qui lui a permis de s’enrichir au travers de la vente d’huile d’olive, d’onguents et de son bois précieux. Somptueux à bien des égards, le parc du Pian s’apprécie également pour ses valeurs, à commencer par l’écologie. En témoigne l’écopâturage pratiqué sur le site ainsi que les nombreux aménagements prévus pour les promeneurs et les familles. Il n’y a pas meilleur endroit pour prendre un bol d’air, pique-niquer ou simplement se laisser aller à la rêverie et à la contemplation !

Posée au cœur de la ville, à côté du nouveau musée Jean Cocteau, sur l’esplanade Francis Palmera, la plage de Fossan est l’une des plus agréables de Menton. Il est aisé de se garer à proximité et elle est desservie par une vaste rampe en bois propice aux bains de soleil. Avec ses eaux peu profondes et son poste de surveillance, elle est particulièrement idéale pour les familles avec de jeunes enfants qui y goûtent aux joies de la baignade en toute sérénité. Petits et grands apprécient les nombreuses animations qui y sont organisées ainsi que les nombreux cafés et restaurants installés à proximité immédiate. La cerise sur le gâteau, c’est bien entendu le panorama sur la vieille ville, les montagnes et la mer : un régal pour l’oeil, de l’aurore au crépuscule !

L’hôtel Adhémar de Lantagnac est un sublime hôtel particulier quatre façades, offrant une jolie vue sur une cour, un jardin ainsi que sur la rue Saint-Michel qui, autrefois, était la seule voie menant à l’Italie. Extrêmement prestigieuse au XVIIIe siècle, cette charmante rue passante était l’endroit rêvé pour accueillir cet édifice à la fois sobre et élégant dont la façade fait la part belle aux larges baies soulignées par une voussure tout en finesse. À l’intérieur, le décor se décline dans différents styles, notamment le style rocaille Louis XV et le style Louis XVI, plus sobre. Une visite qui vaut assurément le détour et qui ravira les amateurs d’architecture tout en leur livrant un témoignage de l’art de vivre de toute une époque.