10 choses gratuites à faire à Venise

Le Ponte dei Pugni est un pont marqué d’empreintes de marbre blanc qui témoignent d’une ancienne tradition vénitienne : la Guerre des poings. Cela a commencé par une rivalité entre les Castellani à l’est de la ville et les Nicolotti à l’ouest. Le lieu désormais nommé Ponte dei Pugni (pont des Poings) était en fait une zone de combat. Il s’agissait à l’origine de matchs individuels, avec des boxeurs postés sur les empreintes, puis ils ont évolué en batailles de masse impliquant des centaines de personnes. Celles-ci étaient organisées et réglementées, avec des arbitres. Le canal était nettoyé au préalable car les combattants devaient jeter leurs adversaires à l’eau, ce qui n’était pas une partie de plaisir, étant donné que les combats avaient lieu de septembre à décembre.

Participer à un atelier gratuit dans une verrerie de Murano, avec une démonstration de travail du verre dans l’un des fours de l’île, est une activité fascinante et instructive. L’entrée est souvent gratuite et vous n’aurez que l’embarras du choix des visites en descendant du vaporetto. Cette forme d’art remonte à 1291, lorsque les verreries de Venise reçurent l’ordre de déménager à Murano. Il s’agissait à la fois de réduire les incendies et de contrôler davantage les verriers, qui ne devaient pas quitter la lagune pour ne pas ébruiter les secrets commerciaux. Les verriers utilisent diverses techniques, l’une des plus anciennes étant le soufflage du verre, qui rend le matériau plus malléable et permet la création d’objets délicats. Une autre est la sculpture à chaud, consistant à façonner le verre avec une tige. Vous découvrirez la plupart des fours en vous promenant le long de la Fondamenta dei Vetrai ou de la Fondamenta Manin.

Le squero de San Trovaso à Dorsoduro, le quartier le plus proche du canal de la Giudecca, est un coin pittoresque et insolite de Venise. Mais d’abord, qu’est-ce qu’un squero ? C’est un chantier naval vénitien où l’on fabrique de petits bateaux. Très peu restent en activité, mais le squero de San Travaso, qui remonte au XVIIe siècle, est toujours utilisé pour construire et réparer des gondoles. Il s’agit d’une structure très étonnante qui se démarque des autres bâtiments, avec son allure de chalet de montagne. En fait, son bois et ses charpentiers venaient du Cadore. Une vieille chanson vénitienne décrit deux amants qui se donnaient un baiser, ou baso, derrière le squero. Alors n’est-ce pas un lieu parfait pour une sortie en amoureux ?

La vue depuis le toit du Fondaco dei Tedeschi permet d’admirer le Grand Canal sous un nouvel angle. Juste avant le pont du Rialto se dresse un palais qui a été un centre de négociation et de commerce pendant huit siècles. Au cours de son histoire, il a été utilisé comme entrepôt, centre d’exposition, bureau de douane et bureau de poste. Aujourd’hui, il est devenu un centre commercial de luxe dont le dernier étage offre une vue imprenable sur la ville. L’entrée est gratuite, mais l’admission est échelonnée pour garder une fréquentation raisonnable ; il est donc nécessaire de réserver. Vous pouvez le faire via le site Web ou en personne à l’un des guichets de réservation aux 3e et 4e étages. S’il y a un peu d’attente, vous aurez l’occasion de faire du shopping dans les boutiques de créateurs. Ce sera l’occasion idéale d’acheter des vêtements, de la maroquinerie, des accessoires, des produits de beauté, de la nourriture ou encore des souvenirs haut de gamme.

Situé sur la place Saint-Marc, le long de la face sud de la basilique, le Portrait des quatre tétrarques est une sculpture en porphyre rouge créée à Venise au Moyen Âge. Il représente quatre personnages qui s’étreignent ; selon les historiens, il s’agirait des quatre tétrarques : deux Augustes et deux Césars, qui gouvernaient l’Empire romain lorsqu’il était divisé entre Orient et Occident. Cette étreinte symbolise l’union entre les deux territoires, d’autant plus profonde que la fortune et la richesse de la ville reposaient sur le commerce entre ces deux mondes. La croyance populaire raconte une histoire différente, moins historique mais tout aussi intéressante : les quatre personnages seraient allés piller les trésors de la basilique, mais, pris sur le fait, ils auraient été foudroyés et transformés en pierre par saint Marc lui-même.

Le Lion du Pirée est un lion de marbre blanc de trois mètres de haut qui garde l’entrée de l’arsenal. Cette statue exquise de l’antiquité classique recèle toutefois un mystère : pourquoi, à Venise, y a-t-il un lion du Pirée gravé de runes vikings ? La réponse est historique. Fabriqué en Grèce, il a probablement marqué la bataille de Salamine entre Thémistocle et les Perses, puis il a gardé le port d’Athènes pendant des siècles. Des mercenaires vikings, invités par Byzance pour réprimer la révolte athénienne, gravèrent les runes en 1040. L’histoire de la sculpture se poursuit par une autre bataille, à l’issue de laquelle le chef vénitien Francesco Morosini l’a emportée à Venise comme un trophée, avec des statues d’un autre lion et d’un chien. Situées à droite de la Porta dell’Arsenale (porte de l’arsenal), celles-ci sont moins mystérieuses mais tout aussi belles.

Le campanile incliné de Burano, derrière l’église San Martino de Burano, a été conçu au XVIIe siècle. À l’origine tout à fait droit, il était admiré pour ses formes néoclassiques et sa hauteur de 53 mètres. Puis il a commencé à piquer du nez, en quelque sorte, l’affaissement du sol ayant fait basculer la structure sur son axe. Aujourd’hui, le campanile est une attraction de l’île, tout comme la dentelle locale et la Piazza Galuppi, qui abonde de boutiques et de restaurants. Le Ponte di Terranova (pont de Terranova) et la Giudecca offrent les meilleures vues de l’inclinaison de 183 centimètres. En outre, l’église San Martino et la Cappella di Santa Barbara (oratoire Santa Barbara) attenante méritent une visite, notamment pour découvrir des œuvres d’art intéressantes comme une peinture de Giambattista Tiepolo.

La basilique Saint-Marc (Basilica di San Marco), avec son esthétique d’inspiration byzantine incomparable, offre une expérience visuelle et spirituelle absolument unique. Plus de 8 000 mètres carrés de mosaïques recouvrent ses murs, ses voûtes et ses coupoles. La visite de ce chef-d’œuvre est gratuite, mais vous devrez laisser vos valises et vos gros sacs dans la zone de stockage devant la Porta dei Fiori (porte des Fleurs), du côté nord. Les photos sont interdites à l’intérieur de l’église. Vous remarquerez les sculptures ornant l’édifice, une collection harmonieuse bien qu’hétéroclite, puisque seules quelques-unes ont été réalisées sur place. Beaucoup viennent de villes différentes et présentent des matériaux et des styles divers. Vous souhaitez vous imprégner de chaque détail avec l’aide d’un expert ? Vous trouverez les jours et les horaires des visites guidées dans le vestibule, à côté de la porte principale.

L’escalier en colimaçon du palais Contarini del Bovolo, situé à deux pas du Campo Manin, compte parmi les structures les plus originales de Venise. Haut de près de 26 mètres, il mêle élégamment les styles gothique, renaissance et byzantin. On pourrait s’attendre à ce que ce somptueux édifice surplombe le Grand Canal, mais toutes les prestigieuses résidences de Venise ne donnent pas sur l’artère principale. Le palais Contarini del Bovolo a été idéalement construit entre la place Saint-Marc et le pont du Rialto, le centre politique et économique de Venise. Il date du XVe siècle. L’escalier en colimaçon, ou bovolo en vénitien, a été ajouté plus tard pour rendre le palais plus distingué et souligner l’importance des Contarini, dont l’arbre généalogique comportait un doge. Découvrir cet escalier par hasard au cours d’une promenade est toujours une agréable surprise.

La Calle Varisco et le Sotoportego Zurlin sont respectivement la ruelle la plus étroite et le passage le plus bas de Venise. Vous êtes-vous déjà faufilé dans une ruelle de 53 centimètres de large ? Si vous voulez mettre votre tour de taille à l’épreuve et prendre des photos impressionnantes, cherchez la Calle Varisco dans le Sestiere di Cannaregio (quartier Cannaregio), près des Fondamenta Nuove. C’est la ruelle la plus étroite de Venise. Et si vous aimez flâner dans les rues à la recherche de coins insolites dans des dédales complexes, un autre record est détenu par le Sotoportego Zurlin, sur le Campo Ruga. Situé à l’extrémité est de Venise, il est le passage le plus bas de la ville. On raconte qu’il y a bien longtemps dans ce lieu sombre et lugubre, une mystérieuse apparition sauva une femme malade en alertant un médecin de passage. Que vous y croyiez ou non, vous ressentirez un frisson dans le dos lorsque vous le traverserez, surtout si c’est au crépuscule.