10 choses à faire à Bonifacio

Majestueuse, la citadelle s’érige en gardienne des lieux. Gagnez-la depuis le port à l’aide du petit train, garez-vous dans le parking ou mesurez-vous à une pente abrupte en grimpant à pied : la récompense sera, au sommet des falaises de 70 mètres de haut, ce petit bijou d’élégance et de charme où déambuler et rêver… Façades à l’architecture exquise, belvédères avec vue sur la mer, places et portes anciennes, mais aussi bars et restaurants aux terrasses accueillantes : la ville haute est décidément un haut lieu de délices, en plus d’offrir une authentique tranche de culture. Le meilleur moment pour l’arpenter, c’est en fin de journée, quand la lumière décline et que les ruelles se nimbent d’une atmosphère magique.

En contrebas de la citadelle s’étend le port, un quartier animé où l’on vient prendre le pouls de la ville. Au fil de l’eau s’égrènent bars, cafés et restaurants à l’ambiance détendue, où il fait bon s’attabler pour s’imprégner de la douceur de vivre à Bonifacio. Les yachts et bateaux de pêche amarrés sont la promesse de douces sorties en mer ou de délices dans l’assiette, quant aux falaises ocre qui se découpent sur fond de ciel bleu, elles ne pourront que vous laisser songeur. Depuis le port, l’escalier du col Saint-Roch vous conduira à un belvédère au panorama époustouflant, et en route, vous croiserez une petite chapelle blanche dont la seule contemplation, sur fond de mer, justifie le détour.

Point d’entrée dans la ville haute, la porte de Gênes est certes un passage obligatoire, mais surtout une curiosité qui vaut la peine d’être découverte. Elle possède en effet un pont-levis datant des années 1830 (et même, si l’on remonte à l’origine, de 1598), activé par un système de poids et de poulie, qui vous propose un véritable voyage historique vers les origines de la cité. Prenez quelques instants pour l’admirer et imaginer, avant d’en franchir le seuil, les trésors qu’elle abrite, ou encore les illustres personnages qui sont passés dessous, à cheval ou en calèche. Dès l’entrée, l’Office de tourisme de Bonifacio offre un Pass monuments au prix attractif ainsi qu’un plan de la ville qui vous aidera à vous repérer.

Le sentier du littoral, aussi connu sous le nom de sentier de Pertusatu, vous permet de découvrir le côté sauvage de Bonifacio. Au départ du parking situé au pied du sémaphore, vous longerez les falaises à une centaine de mètres au-dessus de la mer et jouirez d’un point de vue éblouissant sur les îles Lavezzi et même la Sardaigne. Chemin faisant, arrêtez-vous quelques instants pour contempler le phare, et observer la végétation endémique, et surtout, n’oubliez pas votre attirail de baignade et de snorkeling pour profiter pleinement des deux plages qui le ponctuent, la plage Saint-Antoine et son sable fin et, plus étonnante, la plage des Trois Pointes, avec sa disposition en terrasse qui descend jusque dans la mer.

Taillées dans la roche, les 189 marches cet escalier datant de 1420 vous laisseront un souvenir aussi vertigineux qu’impérissable. La légende veut que les soldats du roi d’Aragon l’aient creusé en une nuit afin de s’introduire dans la citadelle, mais la véritable raison de son existence est la source d’eau potable à laquelle il permet aux habitants d’accéder, le puits Saint-Barthélemy. Particulièrement raide, l’escalier culmine à près de 65 mètres au-dessus de la mer turquoise, et à son pied, vous pourrez longer la falaise pour accéder à la grotte et au fameux puits. Une fois rafraîchis, prenez votre courage à deux mains pour remonter — au sommet, les enfants qui ont réussi à accomplir cet exploit recevront un joli diplôme.

Situé au bout de la presqu’île, voici un cimetière bien loin de la morosité traditionnellement associée à ce genre de lieux. Émaillé de jolis monuments d’un blanc qui tranche avec le bleu des eaux et jouissant d’une vue imprenable sur les bouches de Bonifacio, le bien nommé cimetière marin est particulièrement propice au recueillement. Ici, les tombes sont rarement individuelles, mais regroupées en petites chapelles familiales qui confèrent un charme supplémentaire à l’endroit. Ce cimetière est le plus méridional d’Europe et l’un des plus beaux de Méditerranée, alors vous y ferez bien un petit saut ? Couplez votre visite à celle de la ville haute en vous garant dans le parking attenant.

Moins connue que l’église Sainte-Marie-Majeure, la plus ancienne de la ville, l’église Saint-Dominique est pour sa part l’un des seuls monuments bâtis dans le style gothique de toute la Corse. Construite par les dominicains sur le site d’un ancien lieu de culte appartenant aux Templiers, elle date de 1343 et possède un campanile dont les étages supérieurs suivent un plan octogonal et sont couronnés de créneaux. Atypique et, surtout, dotée d’une excellente acoustique, elle a été classée au titre des monuments historiques en 1862 et contribue au riche patrimoine religieux de la cité. Aujourd’hui, des groupes de polyphonie viennent régulièrement s’y produire : voilà une idée de sortie originale !

Maintenant que vous avez fait le tour de Bonifacio de l’intérieur, pourquoi ne pas prendre du recul et l’admirer depuis la mer ? Vous voguerez sur des eaux limpides au pied des falaises de calcaire qui font l’identité de la ville, et pourrez par la même occasion découvrir de superbes grottes marines (celle du Sdraganato et de Saint-Antoine, dont la forme lui a valu le surnom de chapeau de Napoléon) qui vous laisseront rêveurs. D’ici, les maisons de la citadelle semblent suspendues dans le vide, quant à l’escalier du Roy d’Aragon, il est encore plus impressionnant vu d’en bas. Tandis que baies, plages et calanques défilent sous vos yeux, laissez-vous bercer par les vagues et la douceur de vivre.

Lors de votre promenade dans le port, ne manquez sous aucun prétexte la dégustation d’une glace chez Rocca-Serra. Véritable emblème de la ville, il attire les grands noms de la restauration et séduit les papilles des petits et grands venus d’ici et d’ailleurs, en faisant ressortir à travers ses parfums le meilleur du jardin d’Éden que constitue la Corse. Brocciu, farine de châtaigne ou yaourt véritable, les glaces sont déjà un régal à la seule prononciation de leur nom. Quant aux sorbets à base de fruits du verger corse, ils ne sont pas en reste : citron bio de Bastia, fraise d’Ajaccio, menthe Népita du maquis ou romarin verbatim endémique à l’île… Il vous faudra revenir pour tout goûter !

Si la randonnée sur le sentier du littoral vous a plu, vous pourrez pousser l’émerveillement encore plus loin en rejoignant le cap de Pertusatu, aux airs de bout du monde. Avec le rocher de Tistagro, il représente l’extrême sud de la France, et son cadre calcaire revêt des airs lunaires. Exposé aux courants et interdit à la pêche, le cap est un havre pour la faune et la flore et fourmille de centaines d’espèces allant des plus petites aux prédateurs marins tels les barracudas. Longez les falaises et vous tomberez nez à nez avec un chapelet de grottes aux parois sculptées par les eaux, dont celle de l’orca, à ciel ouvert et dans laquelle vous pourrez pénétrer.