Les 10 meilleurs plats locaux des îles Canaries

La ropa vieja est un ragoût canarien savoureux à base de viande et de légumes. Il est intéressant de noter que ce terme signifie « vieux vêtements ». Mais que cela ne vous rebute pas : vous ne trouverez pas de chiffons élimés dans le bouillon. Le nom de ce plat consistant vient probablement du fait qu’on le prépare généralement avec les restes de puchero, un plat espagnol semblable.

Les ingrédients varient d’un restaurant à l’autre, il n’y a jamais deux interprétations identiques. Cependant, vous pouvez vous attendre à déguster du bœuf, du porc ou du poulet accompagné d’une généreuse portion de légumes et de pommes de terre. Des pois chiches ajoutent encore de la matière à ce mets copieux.

Les papas arrugadas sont la collation typique des îles Canaries : on mange ces succulentes pommes de terre salées aux quatre coins de l’archipel. Facile à préparer, ce plat nécessite de faire cuire des pommes de terre non épluchées dans de l’eau bouillante très salée (on utilisait autrefois de l’eau de mer). On les place ensuite dans une casserole vide pour laisser l’excès d’humidité s’évaporer et obtenir cette belle texture ridée.

Le sol volcanique singulier des Canaries confère une saveur particulière à ces pommes de terre, qui sont encore saupoudrées de sel avant d’être nappées d’une généreuse couche de mojo, une délicieuse sauce épicée canarienne. Nous vous conseillons d’accompagner vos papas arrugadas d’une cerveza (bière) bien fraîche pour contrebalancer le côté salé.

Caldo de papas signifiant tout simplement « soupe de pommes de terre », vous savez à peu près à quoi vous attendre. Mais si la célèbre pomme de terre des Canaries est la star de ce plat, une foule d’autres ingrédients ajoutent de l’intérêt à chaque bol. La recette exacte varie, mais on y met souvent de la coriandre, des tomates, du poivron, du safran et des oignons.

Pour enrichir chaque portion, beaucoup de chefs y ajoutent deux œufs pochés. Comme cette soupe épaisse et riche en amidon ne contient pas de viande, elle convient à ceux qui souhaitent manger végétarien aux Canaries.

Le sancocho canario est un bon choix pour goûter aux fruits de mer de la région : après tout, le poisson est un aliment de base aux Canaries. Ce plat léger et sain consiste à griller un poisson entier et à le servir avec des papas arrugadas et du gofio (farine de céréales grillées). Les habitants de la région aiment le relever avec un filet de sauce épicée.

Les restaurants locaux utilisent généralement du cernier (un gros poisson blanc ressemblant au cabillaud), du colin ou du bar, trois espèces abondamment pêchées tout autour de l’archipel. En raison des migrations massives, cette recette traditionnelle s’est répandue en Amérique latine ; elle est particulièrement populaire en République dominicaine et en Colombie.

Le pescado seco, ou « poisson séché », est une tradition canarienne ancestrale qui se perpétue encore aujourd’hui. À l’époque où la réfrigération n’existait pas encore, cela permettait aux habitants de la région de prolonger la durée de conservation du fruit de leur pêche. La méthode consiste à nettoyer, vider et saler les poissons avant de les suspendre à l’extérieur pour les faire sécher au soleil pendant quatre jours.

Les petites espèces comme le poisson-perroquet et le cernier réagissent exceptionnellement bien à ce processus, mais on utilise aussi d’autres variétés. Il en résulte une chair ferme à la riche saveur de poisson, que certains toutefois trouvent un peu trop salée.

Les amateurs de porc qui visitent les Canaries adoreront l’adobo de cerdo, un plat gras mais succulent baignant dans une sauce riche et épicée. On le prépare avec de l’épaule de porc, cuite longuement jusqu’à être juteuse et assez tendre pour se détacher de l’os, avant de le servir avec des rondelles de pommes de terre. À défaut d’être bon pour la ligne, ce pur régal vaut bien quelques glucides supplémentaires.

Tout le secret tient dans sa sauce. L’abodo est en fait une délicieuse marinade à base d’ail, d’origan, de paprika, de sel et de vinaigre de xérès. Si vous aimez manger relevé, demandez à votre serveur une version « picante ».

Le baifo est le plat de Noël par excellence des îles Canaries, cuisiné avec un produit résolument local, le chevreau canarien. Il y a de nombreux siècles, les premiers colons venus d’Afrique du Nord ont introduit cet animal robuste dans l’archipel. Leurs méthodes traditionnelles d’élevage des chèvres perdurent aujourd’hui à Fuerteventura, Tenerife et La Palma.

La viande la plus tendre provient de Tenerife, plus précisément de la région de Güimar, où les chèvres vivent en liberté. Chaque plat marine dans une sauce riche et savoureuse à base d’ail, de thym, de laurier et d’origan. Malheureusement, il est difficile de trouver un endroit où manger cette recette saisonnière très populaire en dehors des fêtes de fin d’année.

L’escaldón de gofio est une purée piquante et l’une des façons les plus agréables de goûter au gofio canarien traditionnel. Le gofio est une sorte de farine produite à partir de grains torréfiés (de maïs ou de blé) qui entre dans la composition de nombreuses recettes locales, de la soupe aux sauces en passant par la crème glacée. Ce super-aliment riche en nutriments aurait sauvé d’innombrables vies pendant les famines de la guerre civile espagnole.

Cet escaldón de gofio est donc une délicieuse purée à base de gofio, accompagnée d’oignons émincés et d’une sauce mojo épicée. Les habitants des îles orientales modifient la recette en ajoutant du bouillon de poisson frais (les bouillons de viande sont plus courants à Tenerife). Attention toutefois : le gofio peut déplaire aux palais non initiés.

Le mojo est une sauce relevée que l’on déguste partout dans les Canaries : les chefs locaux en arrosent presque tous les plats imaginables. Des ragoûts aux soupes en passant par les viandes rôties lentement, vous aurez du mal à trouver un restaurant canarien traditionnel qui ne serve pas un mojo digne de ce nom.

La sauce se décline en deux variantes.Le mojo rojo (rouge) est composé d’huile d’olive, de sel de mer, de piment, d’ail, de cumin, de vinaigre et de paprika. Son savoureux cousin vert, le mojo verde, qui contient de la coriandre, du persil et des poivrons verts, accommode merveilleusement le poisson. Si le mojo vous a conquis, vous en trouverez en bocal sur la plupart des marchés de produits locaux.

Le bienmesabe est une douceur populaire à base de cannelle, de miel, de jaunes d’œufs, d’amandes, de sirop de sucre et d’un soupçon de zeste de citron. Le nom de ce dessert succulent signifie « j’aime ce goût », et nous ne pouvons qu’abonder en ce sens.

Il s’inspire probablement du bienmesabe antequerano typique de la province de Malaga, qui a d’anciennes origines arabes. La version locale est fabriquée presque exclusivement sur la Grande Canarie, où les amandiers poussent en abondance. Mais vous pourrez manger un bienmesabe frais et délicieux à peu près partout dans l’archipel.